Sur un mariage, il n’est pas rare de shooter des centaines de photos, des milliers … Et pourtant, chacune de ces photos va passer sur mon logiciel de traitement, une par une. Elles seront triées, analysées, répertoriées, traitées ou effacées pour garder les plus belles d’entre elles. Un travail de longue halène qui permet aussi de maximiser le rendu, l’intensité du cliché, de le mettre en valeur, une photo qui sort de l’ordinaire, différente d’un tirage photo smartphone. C’est cette partie que certains photographe ne se donnent pas le temps, soit parce qu’ils ne maîtrisent pas ce domaine, soit par optimisation de leur temps et donc de leur tarif. C’est pour moi la plus grande erreur.
Le post-traitement : L’oeuvre du photographe
Parce qu’elle est la terminaison logique de son tableau, la retouche des photos permet de donner toute l’intensité et la liberté au photographe. N’oublions pas que lors d’un reportage mariage, la cadence de shoot est intense, et qu’il est alors important de « terminer » une photo. Certains vous parlerons de « tricherie » ou de « montage ». Et pourtant, comme la phase de développement d’un appareil argentique : Nous n’avons rien inventé !
L’avantage de travailler avec des boîtiers professionnels c’est de pouvoir travailler en RAW. Le RAW (ou NEF chez Nikon) est un format de fichier non compressé, c’est la photo prise brute, sortie du capteur de l’appareil, sans avoir subit aucun traitement. Cette « base » nous permet alors des modifications plus importante en gardant une qualité maximale avant de vous la restituer en format JPG, un format standard utilisé partout y compris lorsque vous voudrez l’imprimer.
La retouche photo ce n’est pas du montage ! Souvent j’entends sur les mariages « ah mais vous allez pouvoir mettre un ciel bleu sur la photo ! » Parfois pour rire, et parfois… j’ai un doute ! Cependant je ne modifie jamais une photo au point d’en faire un montage, d’une part parce que je ne maîtrise pas ce travail, d’autre part parce que ce ne sont pas du tout les mêmes logiciels. La retouche ou post-traitement n’a qu’un intérêt pour la retouche de colorimétrie, de lumière, de profondeur, de netteté ou d’application de filtres visant à offrir une ambiance particulière, à en restituer les teintes dans une harmonie plus juste.
Vous comprenez alors facilement que de bouger tout ces curseurs, faire ces essais, pour chaque photo, prend donc énormément de temps ! Avec une moyenne de 45 secondes par photo, lorsqu’on en maîtrise l’outils, avec 2000 photos, vous venez de passer près de 25 heures …
Mais pourquoi ne pas réussir du première coup sa photo ? Pourquoi avoir besoin de retoucher et de perdre du temps ainsi ? Tout simplement parce que le jour J, nous sommes focalisés sur le cadrage, sur les réglages de l’appareil et les variantes entre les photos prises en intérieur puis extérieur, à régler le flash, à changer d’objectif, à réaliser des prises de vues différentes pour qu’enfin, lors de la post-prod, nous ayons de la matière et la possibilité d’appliquer des filtres et des corrections minimes pour sortir toute la richesse des couleurs, l’intensité d’un noir et blanc et parfois laisser libre court à notre vision artistique sur quelques clichés sélectionnés. L’idée étant d’abord de sublimer la photo, au point que la retouche paraisse naturelle, et de temps à autre, réaliser des clichés impactant.
Attention à ne pas confondre retouche photo et post production à la moulinette. Certains photographes vous proposent alors l’ensemble de leur photos en couleur, les même en noir et blanc puis en sépia ! Vous aurez alors, pour chaque photo sa variante et l’idée d’avoir 2700 photos au lieu de 900. Mais ce traitement n’a rien de poétique, il s’agit d’un traitement uniforme sur l’ensemble de votre album, sans avoir cherché pourquoi passer telle ou telle photo en noir & blanc, pourquoi celle ci en sépia, pourquoi l’autre en couleur. Ce rendu ne vous apportera rien mais rapportera plus au faux-tographe qui n’aura passé que 15 minutes pour réaliser ce traitement ! Inconcevable …